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Guide juridique et pratique pour les Belges en Espagne

🔴 1. Ignorer les formalités administratives

Même au sein de l’UE, la libre circulation ne signifie pas absence de formalités :

  • Si vous restez plus de 90 jours, vous devez vous inscrire au registre central des étrangers (Registro Central de Extranjeros) et obtenir un certificat de résidence (certificado de registro).

  • Vous recevrez un NIE (Número de Identificación de Extranjero) : indispensable pour louer un logement, ouvrir un compte, payer des impôts, etc.

⛔️ Erreur fréquente : penser que sa carte d’identité belge suffit pour tout. Non : pour les questions fiscales, bancaires ou foncières, le NIE est obligatoire.

🔴 2. Ne pas comprendre le système fiscal espagnol

  • Un résident fiscal espagnol (plus de 183 jours/an) est imposé sur ses revenus mondiaux.

  • Certains Belges sont tentés de garder des revenus « en Belgique » pensant qu’ils n’y seront pas imposés. C’est risqué.

  • La Belgique et l’Espagne ont une convention fiscale bilatérale : il faut s’y référer pour éviter la double imposition.

💡 Conseil : faire une simulation fiscale avec un comptable connaissant les deux systèmes pour éviter des dettes fiscales imprévues.

🔴 3. Acheter un bien immobilier sans due diligence

L’Espagne attire pour l’investissement immobilier, mais :

  • Les règles d’urbanisme varient énormément selon les régions (et peuvent être strictes).

  • Certains biens sont vendus sans avoir de situation cadastrale claire ou avec des irrégularités légales.

⛔️ Erreur typique : signer une promesse de vente (arras) sans vérifier l’historique du bien, ni consulter un avocat indépendant.

🔴 4. Sous-estimer l’importance des langues régionales

  • En Catalogne, aux Baléares, au Pays basque ou en Galice, la langue régionale est co-officielle.

  • Pour des démarches administratives ou un emploi public, la connaissance du catalan ou du basque peut être exigée.

💡 Astuce : adopter une posture respectueuse des identités locales facilite énormément l’intégration.

🔴 5. Ignorer les règles locales de travail

  • Les contrats temporaires, souvent utilisés, doivent respecter un formalisme strict (durée, objet, renouvellement).

  • Le salaire minimum interprofessionnel (SMI) change chaque année. Ne pas le respecter expose à des sanctions.

  • Le système de sécurité sociale espagnol est différent : vous devez y être affilié, même si vous êtes indépendant.

⛔️ Erreur : créer une société en Belgique pour opérer en Espagne, sans établissement local — cela peut être considéré comme fraude fiscale ou contournement de législation sociale.

🔴 6. Méconnaître les règles de la vie quotidienne

  • L’Espagne a un rythme de vie différent (horaires décalés, pauses longues à midi, horaires commerciaux variables).

  • Les règles de copropriété sont strictement respectées (bruit, animaux, rénovations).

  • Les infractions routières (excès de vitesse, stationnement) sont rigoureusement poursuivies — même pour les plaques étrangères.

💡 Astuce : utiliser un compte bancaire espagnol pour domicilier ses factures (eau, électricité, internet), c’est plus fluide et évite les coupures.

🔴 7. Négliger l’assurance santé

  • La carte européenne d’assurance maladie (CEAM) couvre les séjours temporaires, pas les installations de longue durée.

  • Une fois résident, il faut être affilié à la sécurité sociale espagnole ou souscrire une assurance privée.

⛔️ Erreur : penser qu’une assurance belge suffira en cas d’hospitalisation prolongée.

🔴 8. Sous-estimer les différences culturelles

  • L’Espagne n’est pas un pays « latin » uniforme : chaque région a sa propre identité, son droit et son rythme.

  • Le style de communication peut être moins direct qu’en Belgique, mais les relations sont souvent plus informelles et socialement denses.

💡 Conseil : s’adapter en observant avant de juger ; ça évite bien des tensions.

🔒Bonus : conseils en cas de litige

Si un problème survient (locatif, bancaire, voisinage), il est toujours préférable de passer par un avocat local, et idéalement francophone ou bilingue. En tant que citoyen européen, vous bénéficiez d’un droit d’accès équitable à la justice espagnole.